L’Esprit Saint, le Permanent de notre cœur

Jésus annonce (Jn 16, 23b-28) à ses amis, avant de les quitter, qu’ils recevront du Père le Saint Esprit : il faut seulement le lui demander au nom de Jésus ! Et ce sera un merveilleux cadeau du Père qui a un tendre amour (en grec, c’est le mot philia qui est ici exceptionnellement  utilisé) pour chacun et pour tous, si bien que votre joie  sera parfaite.

Quelle promesse ! Le Saint Esprit sera à demeure  chez eux : Il habitera leur cœur pour les soutenir, les fortifier, les éclairer et les inspirer !

Cette promesse est pour nous, baptisés dans l’eau et l’Esprit : voilà ce qu’il est urgent de nous rappeler et de réveiller en chacun de nous en ces jours de préparation à la survenue du Saint Esprit, fêté le dimanche de Pentecôte.

Urgent ! Revenons un instant aux Actes des Apôtres (Ac 18, 22-28) : regardons bien cet excellent Apollos, prédicateur ardent et zélé, mais à qui il manque de connaître le Saint Esprit ! Il a reconnu Jésus comme le Messie et il le proclame  avec conviction et justesse, mais sa prédication demeure trop intellectuelle ; il est trop dans sa tête, le cher homme ! Il ignore la présence du Saint Esprit au plus profond de sa personne. Heureusement un couple chrétien très actif, Priscille et Aquila, va s’occuper de lui expliquer ce qui concerne l’accomplissement de la promesse, l’authentique chemin de Dieu, nous dit le texte. Bravo !  Ce couple  -qui tissait des toiles de tentes et les vendait, qu’on va retrouver à Corinthe et à Rome, précieux amis de Paul. Ah ! ce que c’est que le rayonnement d’un couple chrétien habité par le Saint Esprit !

Donc l’Esprit Saint est à demeure dans mon cœur de baptisé : ça veut dire Dieu en Personne, Dieu Amour incandescent, le lien vivant, le Souffle qui relie sans cesse le Père et le Fils : il habite mon cœur et se joint à mon esprit pour me faire aimer le Père, Abba, et le Fils, Jésus Notre Seigneur : il voudrait que le Feu de Dieu m’habite  et me donne de plus en plus l’intensité de son Amour !

Oh ! Mon Dieu, j’y pense si peu ! Trop peu ! Au fond, c’est peut-être comme la braise toujours ardente sous la cendre dans l’âtre de la grande cheminée au petit matin : il faut réveiller le feu, raviver la flamme : un bon coup de souffle et du petit bois ! L’apôtre Paul dit bien à son cher Timothée : « Ravive la flamme » 2 Tm 1,6) pour que l’Esprit Saint puisse vivre effectivement en toi « la force, l’amour, la maitrise de soi » cf. verset 7).

Donc, c’est à demander avec une totale confiance : un nouveau coup de Souffle de l’Esprit Saint pour raviver la flamme ; et le petit bois (puis une bûche !) c’est-à-dire  la Parole de Dieu et la prière  fraternelle, pour que la flamme puisse jaillir à nouveau, danser durablement et rayonner alentour !

Le Père nous aime ! Il ne va pas nous refuser ce cadeau (cf. ce que dit Jésus en Luc 11,13) ; ainsi deviendrons-nous vraiment familier de notre Père  et ami de Jésus, son Bien-Aimé ! Et du coup, l’annonce de l’évangile  ne piétinera plus en faisant du ‘sur place’, comme  c’était le cas à Ephèse sous la prédication d’Apollos. Que la joie  d’Apollos et des Ephésiens en découvrant  le Saint Esprit  soit aussi la nôtre. « Je vous ai dit ces choses, dit Jésus (Jn 15, 11), pour que ma propre joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite ! »  La joie est fruit du Saint Esprit (Gal 5, 22).

Père Guy Lepoutre, jésuite à Paray le Monial