Le projet d’évolution du Châtelard vers un éco-centre spirituel jésuite a tous les traits d’une promesse, riche de consolations. La phase d’étude et de faisabilité de ces derniers mois a déjà permis de revitaliser des relations avec l’environnement et d’attirer l’attention d’acteurs nouveaux. En interne, un intérêt renouvelé pour l’avenir tend à resserrer les liens de service et à mobiliser les énergies. C’est vraiment une aventure qui commence, comme nous l’avons constaté en consulte les 15-16 mai derniers. L’enthousiasme et la motivation indispensables à sa mise en œuvre appellent donc aussi tout le réalisme nécessaire à sa réussite, face aux enjeux qu’elle comporte.

Ainsi l’aménagement du site, tel qu’il est méthodiquement planifié, impliquera le maintien d’un volume d’activités suffisant, non seulement pour assurer des marges nécessaires au financement, mais aussi pour des raisons qui touchent au sens du projet. Car c’est la transition elle-même, comme exigence écologique de toute activité, qui est à vivre et à lire comme une expérience spirituelle. Écologie et spiritualité ne sont pas des « piliers » à part qu’il faudrait rapprocher l’un de l’autre, mais des « propositions qui infusent toute activité », comme le dit très clairement le rapport.

Parmi les activités à maintenir, l’appel et la formation d’accompagnateurs et d’animateurs spirituels, bénévoles et salariés constituent un deuxième enjeu. Celui-ci est particulièrement urgent aujourd’hui dans la mesure où les besoins concernent plus largement la région lyonnaise. L’apport d’acteurs et de publics nouveaux à travers l’éco-centre ne peut qu’être bénéfique.

Dans ces conditions nouvelles, il faudra veiller à maintenir l’identité jésuite du Châtelard, ce sera un enjeu important de la gouvernance du centre. Même si les jésuites sont moins nombreux aujourd’hui, l’éco-centre spirituel demeure une œuvre apostolique jésuite au service de la mission de l’Église. Car c’est la volonté de la Compagnie d’être ainsi présente au cœur du combat et du dynamisme écologiques, qui sont d’abord d’ordre spirituel. C’est autour des 4 préférences apostoliques universelles (et pas seulement la 4ème) que peut se constituer le « collectif des résidents », composé de jésuites, de religeux(ses), de laïcs qui sera en quelque sorte l’âme de l’éco-centre, sous la conduite du Directeur et en lien avec le Conseil d’administration.